LA COMPAGNIE
Le désordre des choses est une compagnie théâtrale créée en 2014 à Ennezat, en Auvergne-Rhône-Alpes (implantée dans la ferme d’un agriculteur bio). Elle réunit autour d’un projet artistique Aurélia Lüscher (comédienne, metteuse en scène, issue de l’École de la Comédie de Saint-Étienne) et Guillaume Cayet (dramaturge, auteur, metteur en scène, formé à l’ENSATT à Lyon).
La compagnie Le désordre des choses prône un théâtre de la décentralisation et de service public. Elle porte sur scène des corps, des voix, des idées souvent peu présent·es sur les scènes de théâtre. Pour elle, le théâtre est l’espace du dissensus, du débat, entre les histoires que la compagnie porte sur la scène et celles que l’on ne cesse de nous donner à entendre et à voir de façon officielle. Depuis sa création, la compagnie interroge continuellement son projet artistique, afin de mieux le préciser.
Tout d’abord collectif, puis binôme, la compagnie pour ses dix ans se réinvente et devient depuis cette année un espace de réflexion et de production pour ces deux co-directeur·ices, afin d’accompagner au mieux leur travail. Si la compagnie avait jusqu’à présent fait de l’écriture dramatique de Guillaume Cayet le point de départ de ses spectacles, elle veillera à laisser la place également au travail d’écriture scénique d’Aurélia Lüscher.
Pour ce faire, iels avanceront donc dorénavant dans leur projet respectif de façon singulière. Le binôme devenant alors une force pour la mise en commun des expériences.
Si le travail de la compagnie sur le conventionnement qui s’ouvre gardera les axes forts qui l’ont depuis toujours singularisée dans le paysage théâtral contemporain (écriture contemporaine, lien poésie et politique, articulation fable et réel, alternance forme hors-les murs et de grand plateau), la compagnie s’ouvrira également à de nouvelles recherches, en lien avec les arts-plastiques, la performance et le travail scénique développé·es par Aurélia Lüscher.
Les spectacles seront toujours pensés au long cours, par cycles et thématiques. Ainsi la compagnie poursuivra son travail autour du post-colonialisme, de la ruralité, des systèmes de domination, tout en ouvrant de nouveaux cycles de réflexion autour notamment du funéraire, de l’écologie politique et du capitalisme post-industriel.
Guillaume Cayet est actuellement associé au Théâtre des îlets à Montluçon et à La Manufacture à Nancy.
Aurélia Lüscher est lauréate de l’appel à projet du Réel enjeu programme croisé de résidences et d’accompagnements de projets sur les écritures du réel.
AURÉLIA LÜSCHER
Elle commence à développer sa pratique en arts-plastiques à la Mutuelles d’Études Secondaires à Genève, en même temps que celle du théâtre au Conservatoire de Genève. De 2012 à 2015 elle intègre l’École de la Comédie de Saint-Étienne (42) et obtient un DNSPC et une licence en lettres modernes. A côté de son travail théâtral, elle développe sa pratique en arts plastiques. Elle imagine des formes liant matière, jeu et écriture. Parallèlement elle fait également des stages dans le milieu du funéraire et mène un travail de recherche sur la gestion des cadavres en Occident . Elle vit et travail entre la France et la Suisse.
Sa pratique se situe entre le théâtre et la performance, elle aime mêler le réel à la fiction, flouter les frontière entre documentaire et fable. Le travail collectif a pour elle un sens important dans la création et elle travaille volontiers en lien avec d’autres praticien.n.e.s, transposant ainsi le côté collectif du théâtre à d’autres projets plastiques.
Avec la compagnie le désordre des choses qu’elle co-fonde en 2014 avec l’auteur Guillaume Cayet, iels signent des spectacles autour de thématiques récurrentes : la montée des fascismes, les normes agricoles, la fracture coloniale, les violences policières, les systèmes de dominations. Iels créent à la fois des grandes formes pour salle de spectacle et des formes itinérantes, ayant vocation à aller à la rencontre de publics divers. Les formes qu’iels créent des formes théâtrales et performées, hybrides, mêlant écriture, rap, arts-plastiques. Le prochain projet de la compagnie sera créé en 2024 et posera la question : Pourquoi nous sommes nous éloignées des cadavres en Occident? Ce projet allie performance plastique, fiction et documents et aura pour titre Les Corps Incorruptibles.
En 2017 elle fonde également le Collectif Marthe implanté à Saint-Étienne, avec Marie-Ange Gagnaux, Clara Bonnet et Itto Medhaoui. Elles écrivent, jouent, mettent en scène et construisent de manière collective leurs projets. Toujours sous un prisme féministe, elles s’emparent d’œuvres théoriques ou œuvres non théâtrales, afin de les porter au plateau dans des forme performatives. Elles ont travaillé sur "Caliban et la sorcière" de Silvia Federici, "Se défendre une philosophie de la violence" de Elsa Dorlin et l’œuvre cinématographique de la réalisatrice suisse Carole Roussopoulos. Elles mènent un travail de territoire avec la Comète à Saint-Etienne autour d’un prochain projet qui traitera de la famille comme entité historique. Le Collectif dispose d’une convention d’aide à l’installation de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes.
GUILLAUME CAYET
Guillaume Cayet est né en 1990. Après des études universitaires et théâtrales à Metz et à Nancy, il intègre le département écrivain-dramaturge de l’Ensatt à Lyon. Il a écrit une vingtaine de pièces de théâtre dont certaines sont publiées aux Éditions Théâtrales et mises en onde par France Culture.
En 2015, il co-fonde avec Aurélia Lüscher la compagnie Le désordre des choses avec laquelle il crée B.A.B.AR le transparent noir, Les Immobiles, Neuf mouvements pour une cavale, et La comparution (la hoggra). Guillaume Cayet collabore également avec Julia Vidit (metteuse en scène et directrice du CDN de la Manufacture Nancy-Lorraine), pour laquelle il écrit et adapte des pièces notamment C’est comme ça (si vous voulez) de Pirandello. Il travaille également avec l’auteur/metteur en scène Guillaume Béguin et le Collectif Marthe. En 2021, dans le cadre de Quartiers libres (au CDN de Nancy), il écrit les monologues Trois fois Saly et The Winners take all (je disparais) pour les acteurices Marie-Sohna Condé et Aurélien Labruyère . La même année, il crée Grès (tentative de sédimentation) et tourne dans le cadre de l’OVNI (Objet Valentinois Non-Identifié au CDN de Valence) son premier court-métrage, Déserter.
Il écrit actuellement une série radiophonique pour France Culture Nous étions grands ensemble et travaille à l’écriture de son premier roman et de son premier long métrage. Guillaume Cayet travaille également à l’écriture de ses deux prochaines pièces de théâtre, Le temps des fins, spectacle éco-poétique à trois voix et Nos empereurs, un conte fantastique autour de la françafrique.
